mercredi 20 février 2008

Politique: La série victorieuse continue pour Obama


Vainqueur dans le Wisconsin et à Hawaï, le sénateur de l'Illinois est en position de force face à Hillary Clinton pour la suite des primaires.
Et de dix ! Avec deux nouvelles victoires ce mardi, Barack Obama vient en effet d'engranger une série de dix succès consécutifs dans les primaires démocrates depuis le "Super-Mardi" du 5 février. Cette fois, ce sont les électeurs du Wisconsin qui ont préféré le sénateur de l'Illinois à Hillary Clinton (58% contre 41%) pour l'investiture du parti de l'âne (cliquez ici pour voir la carte des résultats). Sans surprise, ceux d'Hawaï, où il est né et a grandi, se sont prononcés à plus de 75% en sa faveur.

Plus que le résultat global du Wisconsin, il faut surtout analyser les différentes catégories d'électeurs. Là encore, c'est quasiment un raz-de-marée pour Obama dans cet Etat industriel où la population noire est sous-représentée. Outre ses bastions habituels (les jeunes, les Noirs, les classes aisées), il s'est aussi imposé chez les Blancs et surtout chez les femmes et les cols bleus, acquis jusqu'à présent à Hillary Clinton. Celle-ci ne l'a emporté que chez les plus de 65 ans (cliquez ici pour écouter l'analyse de notre correspondant à Washington). En nombre de délégués pour la convention, le seul qui compte vraiment, Barack Obama creuse petit à petit l'écart : selon CNN, il est crédité de 1301 délégués contre 1239 à sa rivale -il en faut 2025 pour être investi.

Rendez-vous le 4 mars

Sans attendre la proclamation des résultats, les deux prétendants démocrates avaient déjà pris la direction du Texas pour Obama et de l'Ohio pour Clinton. C'est là que se tiendront les prochains scrutins, le 4 mars, où plus de 200 délégués seront en jeu (cliquez ici pour voir le calendrier). "Le changement auquel nous aspirons se trouve encore à plusieurs mois et à des kilomètres et nous avons besoin de l'aide du bon peuple texan pour y parvenir", a souligné Barack Obama à 20 000 supporters réunis à Houston. "Houston, je crois qu'on a réussi notre décollage", a-t-il plaisanté, en référence au site de la Nasa installée dans la ville texane. Il n'a pas cité Hillary Clinton dans son discours, préférant s'affirmer comme l'adversaire du républicain John McCain pour l'élection générale de novembre.

De son côté, l'ancienne Première dame, qui a subi une cuisante défaite dans un Etat où elle était a priori avantagée par la composition sociologique et raciale, a tenté de durcir les contrastes, s'affirmant la seule à pouvoir battre John McCain puis à être capable de gouverner "Tant Barack Obama que moi changerions l'Histoire. Mais l'un de nous seulement est prêt au premier jour à être commandant en chef, à gérer l'économie, et à vaincre les républicains. Un d'entre nous seulement a passé 35 ans à faire les choses, à se battre et à défendre les sans voix - voilà ce que j'apporterais à la Maison Blanche, voilà le choix dans cette élection", a-t-elle affirmé dans l'Ohio.

McCain tout prêt du seuil officiel

Chez les républicains, John McCain s'est imposé sans surprise et assez largement face à Mike Huckabee dans le Wisconsin ainsi que dans l'Etat de Washington, où était désignée la deuxième moitié des délégués après le caucus du 9 février. "Merci au Wisconsin de nous avoir amené au stade où même un ancien pilote superstitieux de la marine peut prétendre avec humilité devenir le candidat de notre parti à la présidence", a lancé le vétéran de la guerre du Viêtnam, que tenait meeting à Colombus, dans l'Ohio.

L'investiture du sénateur de l'Arizona est de fait acquise depuis le retrait de Mitt Romney, qui a pris parti en sa faveur. Mais le maintien de l'ex-pasteur baptiste, qui vise le poste de colistier, le contraint à poursuivre sa campagne pour éviter des défaites embarrassantes. Avec 918 délégués, le "Mac" s'est en tout cas encore rapproché du seuil des 1191 nécessaires à son investiture. Elle devrait être officielle le 4 mars. Il aura alors un parti en ordre de marche derrière lui, tandis que les démocrates continueront à se diviser avec le duel Obama-Clinton.