jeudi 17 janvier 2008

Internet: la Chine rattrape les Etats-Unis en nombre d'utilisateurs

La Chine comptera dans les prochaines semaines davantage d'internautes que les Etats-Unis, aujourd'hui à la première place en nombre d'utilisateurs, a estimé jeudi le Centre d'information chinois sur l'internet (CNNIC).

Fin 2007, la Chine comptait 210 millions d'internautes, soit 53% de plus qu'un an plus tôt et seulement cinq millions de moins que les Etats-Unis, selon les statistiques annuelles du CNNIC.

Le CNNIC prévoit que le nombre d'internautes en Chine dépassera dès ce "début 2008" celui des utilisateurs du net aux Etats-Unis, et qu'elle deviendra alors "le premier pays au monde par la population d'internautes".

Le précédent rapport de l'organisation semi-officielle recensait 137 millions d'utilisateurs fin 2006 en Chine et 210 millions aux Etats-Unis.

Ce rythme de croissance confirme et amplifie le rebond constaté en 2006, où le nouveau nombre d'internautes était en progression de plus de 23% par rapport à fin 2005, après une hausse d'environ 18% les deux années précédentes.

Cependant, le taux actuel de pénétration dans ce pays qui compte 1,3 milliard d'habitants est de 16%, "toujours plus faible que la moyenne mondiale de 19,1%", note l'organisme.

La croissance d'internet est spectaculaire dans les zones rurales, où le nombre d'utilisateurs a plus que doublé en 2007 (+127,7%), pour atteindre 52,62 millions, soit 25% du nombre total d'internautes, selon la même source.

Quelque 40% des nouveaux utilisateurs recensés en 2007 viennent d'ailleurs de zones rurales.

L'internet s'est notamment imposé en Chine comme un moyen d'échanges et de communication, grâce auquel les citoyens peuvent donner leur avis, même si le web est étroitement contrôlé par les autorités chinoises soucieuses d'éviter la propagation de contestations ou la médiatisation de problèmes sociaux.

Récemment, Pékin a annoncé de nouvelles règles pour la diffusion de vidéos sur les sites internet, avec l'objectif de contrôler un média de plus en plus populaire.

Selon ces règles, qui doivent entrer en vigueur le 31 janvier, seules les sociétés contrôlées par l'Etat et dotées de licences auront le droit de faire fonctionner des sites internet diffusant des vidéos.


© 2008 AFP

Airbus devancé par Boeing en 2007 en termes de commandes d'avions

Airbus a engrangé 1.341 commandes nettes d'avions commerciaux en 2007, se faisant ainsi devancer pour la deuxième année consécutive par son rival américain Boeing qui en affiche 1.413, selon des chiffres diffusés mercredi par le constructeur européen.

Jamais dans l'histoire de l'aéronautique, les deux géants n'ont engrangé une telle demande, totalisant à eux deux 2.754 commandes nettes (déduction faite des annulations). Airbus bat ainsi son record de 1.055 commandes nettes engrangées en 2005, Boeing, le sien atteint en 2006 avec 1.044.

En terme de livraisons, Airbus reste cependant en tête avec 453 avions commerciaux livrés l'année dernière, son record, contre 441 pour son concurrent d'Outre-Atlantique, a indiqué l'avionneur européen à l'occasion d'une conférence de presse dressant le bilan commercial annuel.

Les 1.341 commandes nettes engrangées par Airbus l'an passé sont évaluées à 157,1 milliards de dollars, selon les prix catalogues et un bilan communiqué par l'avionneur européen. Boeing n'a pas donné de montant en dollars pour ses 1.413 commandes engrangées en 2007.

A la fin de 2007, Airbus dispose d'un carnet de commandes --la somme de toutes les commandes engrangées ces dernières années d'avions non encore livrés-- de 3.421 appareils, le plus élevé de toute l'histoire de l'industrie de l'aviation. Cela représente environ 6 années de production avec des cadences toujours en hausse. Le carnet de commandes de Boeing est de son côté de 3.400 avions.

Pour l'année 2008, le patron de Airbus, Thomas Enders, table sur "un nombre d'entrées de commandes supérieur à celui des livraisons qui sera au-dessus de 470", selon un communiqué diffusé au début de la conférence de presse.

Tous les experts s'accordent à dire que 2008 sera moins euphorique en terme de commandes pour les deux constructeurs qui se partagent le marché des avions de plus de 100 places. "Je m'attends à ce que 2008 soit une année plus normale", avait déclaré récemment le patron de Boeing, Scott Carson. "On a probablement atteint le sommet en 2007", avait estimé de son côté le directeur commercial d'Airbus, John Leahy.

Dans le cadre de son vaste plan de restructuration baptisé "Power8" et présenté le 28 février de l'an passé, Airbus a dépassé ses objectifs de réductions de coûts pour 2007 avec des économies "proches de 500 millions d'euros", a déclaré M. Enders.

Sur les 10.000 suppressions de postes prévues sur 4 ans (de 2007 à 2010) dans le cadre de Power8, environ 30% --soit 3.000-- ont déjà été réalisées l'an passé, a dit M. Enders. Power8 avait été adopté pour faire face aux conséquences financières du retard de livraison de l'avion géant A380.

M. Enders a confirmé que des "mesures additionnelles" étaient en préparation pour être "moins dépendant des fluctuations du dollar".

"2007 était une année pleine de défis mais aussi une année pleine de succès pour Airbus", a estimé M. Enders, citant la montée en puissance de la production industrielle pour faire face à la demande, la livraison en temps et en heure (après 18 mois de retard) du premier A380, le 15 octobre dernier, et la mise en oeuvre de Power8. "2008 sera aussi plein de défis sur tous les front", a-t-il dit.

Dans le détail, parmi les 1.341 commandes nettes engrangées par Airbus en 2007, la famille des moyen-courriers, les A320 --petits avions de moins de 200 places meilleur marché que les grands--, se taille, comme l'année passée, la part du lion avec 913 appareils. Viennent ensuite les long-courriers --A330, A340 et A350-- avec 405 avions, puis le très gros porteur A380 avec 23 commandes.

La nouvelle version de l'A350 XWB, un appareil fabriqué en matériaux composites et moins gourmand en carburant qui sera livré pour la première fois en 2013, rival du 787 de Boeing, a engrangé 292 nouvelles commandes en 2007.

Ça se bouscule sur la télévision mobile

C'est peu dire que la télévision sur téléphone mobile suscite les convoitises. Alors que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) met en jeu seize fréquences pour des chaînes de Téléphonie mobile personnelle (TMP, sur mobiles et écrans de poche), il a reçu quelque trente-deux dossiers de candidature. D'ailleurs, ce n'est pas seize mais en fait treize fréquences que les prétendants vont se disputer, trois d'entre elles ayant été préemptées à des chaînes du service public. La plupart des grands (et petits) acteurs de l'audiovisuel en France veulent en être, puisque l'on retrouve la totalité des chaînes présentes aujourd'hui sur la TNT gratuite (1), à l'exception de La Chaîne parlementaire. Auxquelles il faut ajouter les chaînes thématiques existantes LCI, Eurosport, Infosport, Téva, Canal J, MCM Top, Télé Mélody et Ma Chaîne Sport.

Certains groupes misent aussi sur l'édition de nouvelles antennes. Ainsi, Nextradio TV, propriétaire de BFM TV, souhaite créer Business 24/7, consacrée à l'information économique et financière, ainsi que RMC Sport, sans doute déclinée des (nombreuses) émissions dédiées au sport sur la radio RMC. De même, le groupe Lagardère verrait bien une version en télé mobile du magazine Elle, un projet baptisé Elle TMP. De leur côté, l'Equipe, les Echos et Equidia, la chaîne du cheval, s'associent de manière originale et présente un projet commun, E3TV, qui reprend leurs thématiques respectives.

Les opérateurs mobiles sont par contre plus discrets, seul Orange postulant pour deux fréquences, avec Orange Sport TV, déjà présente sur son offre 3G et ADSL, et O'TV, nouvelle chaîne "qui vise un public de 15-35 ans", sans plus de précision. Mais rien du côté de SFR ou Bouygues Telecom à l'horizon.

Plus inattendu est le projet du producteur-réalisateur Luc Besson, qui, avec Europacorp TV, veut diffuser un "nouveau service cinéma", avec des contenus sans doute issus de sa société de production cinéma. Les trois derniers prétendants se nomment TVSF (Télévision sans frontières), porté par une association et dont on sait encore peu de chose, Life Bac, une "chaîne d'information et de divertissement", à l'initiative de particuliers et enfin Aprod TV, "une nouvelle chaîne à vocation culturelle", selon le CSA. L'instance de régulation devrait faire connaître ses choix au plus tard en juin ou juillet prochain, le temps d'auditionner tout le monde. Les chaînes pourraient commencer à émettre dès la fin de l'année.
Richard Sénéjoux