mardi 1 avril 2008

Sport - Jo : La flamme olympique quitte Pékin pour un périple international très surveillé


La flamme olympique a quitté Pékin mardi pour le début d'un périple international de 137.000 km, qui s'annonce déjà mouvementé dans certains pays en raison notamment de la crise tibétaine.
Un avion spécial d'Air China, avec à son bord la flamme, a quitté la capitale chinoise en direction d'Almaty, capitale économique du Kazakhstan, première étape d'un périple à travers 19 pays.
A Londres, Paris et San Francisco, des militants hostiles au régime chinois, en particulier des Tibétains en exil, ont prévu plusieurs manifestations.
La flamme était arrivée lundi en provenance de Grèce. Le même jour, la Chine a lancé le relais de la torche olympique des jeux de Pékin sur une place Tiananmen fermée au public et hautement sécurisée pour éviter que des manifestations gâchent cette journée historique.
Le clou de la cérémonie -- retransmise en léger différé par la télévision chinoise malgré un bandeau "direct" sur l'écran -- a été la remise de la torche par le président Hu Jintao à l'un des sportifs les plus célèbres du géant asiatique, Liu Xiang, héros national depuis sa médaille d'or aux 110 m haies à Athènes en 2004.
"Le relais de la torche olympique des Jeux de Pékin 2008 a commencé!", s'est alors exclamé le numéro un chinois, sous le regard de Mao, le fondateur de la Chine communiste dont le portrait orne la porte Tiananmen, au nord de la plus grande place du monde.
Auparavant, Xi Jinping, possible numéro un du régime communiste en 2012 et chargé des derniers préparatifs des JO, avait invité, au nom du gouvernement et du peuple chinois, "les athlètes et les amis du monde entier à participer au grand gala des JO".
"Nous ferons sans cesse des efforts pour construire un monde harmonieux fait d'une paix durable et de prospérité mutuelle", a-t-il dit dans son discours emprunt de solennité, à l'image de l'ensemble de la cérémonie.
Pour prévenir tout incident, la place Tiananmen, emblème du pouvoir chinois mais aussi des manifestations d'opposition depuis 1919, avait été fermée au public dès dimanche soir.
Lundi, seuls 5.000 invités, triés sur le volet, étaient présents, dont des membres des "brigades de supporteurs" agitant des drapeaux chinois et des symboles olympiques, des écoliers et des artistes.
Les rues adjacentes avaient été fermées à la circulation et personne ne pouvait descendre aux stations de métro de la place, un dispositif qui contrastait avec le discours festif tenu par les médias nationaux.
Il y a une semaine à Olympie, dans le sud de la Grèce, des militants de l'association Reporters sans Frontières (RSF) avaient réussi à perturber la cérémonie d'allumage de la flamme des JO, en pleine crise tibétaine.
Celle de lundi en Chine a pris à certains moments des allures martiales, notamment lorsque des dizaines de porteurs de drapeaux, revêtus du même uniforme blanc et chaussés de bottes noires, ont défilé devant la scène où avait été posée la flamme.
Cette dernière était arrivée peu avant 09H00 (01H00 GMT) à l'aéroport de Pékin, en provenance d'Athènes, accueillie par Zhou Yongkang, l'homme chargé de la sécurité au sein du Comité permanent du Bureau politique, le coeur du pouvoir.
Mardi, la flamme partira pour Almaty, capitale économique du Kazakhstan, première étape d'un périple de 137.000 km à travers 19 pays.
Pour certains d'entre eux, il s'annonce mouvementé: les militants hostiles au régime chinois ont déjà prévu plusieurs manifestations, notamment à Londres, Paris et San Francisco.
Les groupes tibétains en exil ou les critiques du régime chinois pour son soutien au régime soudanais ont annoncé qu'ils tenteraient de profiter du parcours de la torche des JO de Pékin pour faire entendre leurs voix.
Après son retour en Chine en mai, la flamme passera comme prévu au Tibet et sur l'Everest, le plus haut sommet du monde, malgré les événements qui se déroulent dans la région, ont assuré les autorités chinoises.
La flamme avait été remise dimanche à Athènes aux organisateurs des Jeux de Pékin au cours d'une cérémonie que n'ont pas réussi à perturber quelques manifestants hostiles à Pékin. Echaudées par la cérémonie d'allumage lundi dernier, les autorités avaient ensuite entouré le périple de la flamme en Grèce d'un dispositif policier très important.
Par ailleurs, la police népalaise a annoncé lundi avoir interpellé 227 Tibétains, dont la moitié de femmes, qui manifestaient devant l'ambassade de Chine à Katmandou, comme tous les jours depuis le début de la crise au Tibet.
Au moins 200 officiers de la police se sont déployés autour du bâtiment diplomatique chinois et tenaient des manifestants à l'écart. Certains ont tout de même réussi à s'asseoir face aux murs d'enceinte de la chancellerie avant d'être embarqués dans des fourgons de la police.

© 2008 AFP

Election au Zimbabwe: l'opposition se déclare gagnante contre le président Mugabe


L'opposition zimbabwéenne a revendiqué lundi une large victoire sur le régime du président Robert Mugabe lors des élections générales de samedi, tandis que les résultats officiels lui donnaient une légère avance selon un décompte partiel.
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) a assuré que son candidat à la présidentielle, Morgan Tsvangirai, avait remporté 60% des suffrages contre 30% au chef de l'Etat, dans les 128 des 210 circonscriptions où le MDC a fait ses propres calculs.
"Le peuple a voté contre la dictature", a déclaré le secrétaire général du MDC, Tendai Biti, exprimant l'espoir "qu'il n'y ait pas de remodelage de la volonté populaire". Il a ajouté que dans ces circonscriptions, le MDC avait gagné 96 sièges de députés.
De son côté, la commission électorale a indiqué que le MDC avait remporté 46 sièges contre 43 pour l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir).
Deux des ministres de Mugabe, dont celui de la Justice, Patrick Chinamasa, ont perdu leur siège de député, mais la vice-présidente Joyce Mujuru a été réélue.
Le Réseau de soutien aux élections zimbabwéennes (ZESN), une coalition de 30 ONG, a pour sa part projeté une victoire par 49,4% pour Tsvangirai, contre 41,8 pour Mugabe et 8,2% pour l'ancien ministre dissident Simba Makoni, sur la base de circonscriptions choisies au hasard.
Si aucun des candidats n'obtient de majorité absolue, un second tour devra être organisé dans les trois semaines.
L'opposition a accusé les autorités de retarder les résultats pour les manipuler en faveur de Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie britannique en 1980.
L'Union européenne a demandé à la commission électorale de publier "les résultats définitifs aussi vite que possible pour prouver son indépendance", un message relayé dans la soirée par sept des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui ont appelé à publier les résultats "promptement".
Les Etats-Unis ont pour leur part "fortement encouragé" les autorités à procéder à un décompte impartial, tandis que le Premier ministre britannique Gordon Brown soulignait que "le monde avait les yeux tournés vers le Zimbabwe".
Tsvangirai espère évincer Mugabe lors de cette présidentielle organisée pour la première fois simultanément avec les législatives, les sénatoriales et les municipales.
Par crainte de violences comme au Kenya à l'issue d'élections contestées en décembre, les forces de sécurité étaient en état d'alerte maximale. La police anti-émeutes a été déployée dans la capitale, où le calme a été maintenu. Les forces de l'ordre ont appelé "ceux qui veulent se réjouir à le faire avec respect pour les autres."
Le MDC a dénoncé plusieurs irrégularités en amont du scrutin, notamment la présence de milliers d'électeurs fantômes sur les listes électorales. La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a pourtant jugé ces élections "pacifiques et crédibles". Elle a juste épinglé les forces de l'ordre pour avoir prévenu qu'elles s'opposeraient à tout changement de régime.
Les observateurs du Parlement pan-africain (PAP) se sont tout de même "inquiétés du fait que, deux jours après la clôture des bureaux de vote, les résultats définitifs ne soient toujours pas connus".
Les voisins du Zimbabwe s'écartent rarement de leur ligne conciliante à l'égard de Mugabe, en dépit d'un marasme économique marqué par une inflation à plus de 100.000% par an.
Le plus vieux président d'Afrique en rejette la faute sur les sanctions imposées par l'Occident après sa réélection contestée en 2002, qui ne visent pourtant que les proches du pouvoir.
Harare a refusé d'accréditer la plupart des correspondants de la presse étrangère et rejeté les observateurs européens et américains, invitant seulement des pays africains ou "amis" comme la Chine ou le Venezuela.


© 2008 AFP

Colombie: Ingrid Betancourt serait dans un état grave et refuserait de se nourrir et de se soigner


a radio privée colombienne Caracol, citant les services de renseignements de l'armée, a affirmé, lundi 31 mars, que l'otage franco-colombienne, aux mains depuis plus de six ans de la guérilla des des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), était dans un état très grave, refusait de s'alimenter et de prendre des médicaments.
"Si le gouvernement colombien dispose d'informations, il faut qu'il les donne à la famille au lieu de les faire passer par la presse", a indiqué, peu après, Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt. "Pour le moment, ni les enfants d'Ingrid Betancourt, ni son mari, ni sa sœur, ni sa mère n'ont été contactés par le gouvernement colombien", a-t-il ajouté.
D'autres sources confirment les informations sur son état de santé. Elle est "vivante" mais dans un état grave et "n'accepte pas les médicaments et la nourriture que lui donnent les guérilleros" , a déclaré un paysan de El Retorno, une localité à 450 kilomètres au sud-est de Bogota, un fief de la guérilla des FARC. Ce témoin affirme avoir rencontré Ingrid Betancourt dimanche 23 mars.
"Malheureusement, cela recoupe d'autres témoignages", a réagi M. Marro, qui a toutefois dit "toujours espérer une issue favorable" et une libération de l'otage. S'adressant aux FARC, M. Marro a répété que la guérilla devait "comprendre qu'il n'est pas dans leur intérêt qu'elle meure. Elle s'attirerait l'opprobe internationale", a-t-il mis en garde.

Absence d' interlocuteur

L'absence d'interlocuteur dans les rangs de la guérilla des FARC, depuis la mort de son numéro deux Raul Reyes, pose "problème" pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt, a estimé, lundi, Carlos Lozano, un dirigeant du Parti communiste colombien. "Le contact était Raul Reyes et tous les chemins menaient à lui. A présent, parvenir jusqu'à eux n'est plus si facile", a déclaré M. Lozano, un spécialiste du dossier des otages, à la radio privée Caracol. Raul Reyes, porte-parole des Forces armées révolutionnaires de Colombie, a été abattu lors d'un raid de l'armée colombienne en Equateur le 1er mars.
Les FARC déclarent que cette opération de l'armée colombienne a ''sérieusement'' compromis les efforts de libération d'Ingrid Betancourt. Les autorités colombiennes ont, "en tuant Raul [Reyes], gravement compromis l'échange de prisonniers et la paix", a déclaré le chef suprême de la guérilla marxiste, Manuel Marulanda. Les propos de Marulanda sont rapportés par Ivan Marquez, l'un des membres du secrétariat des Forces armées révolutionnaires de Colombie, dans une de ses chroniques publiées lundi par l'Agence bolivarienne de presse [ABP - proche de la guérilla]. Evoquant les conditions entourant la mort de Raul Reyes, Ivan Marquez affirme que cette attaque a également fait échouer une "rencontre avec la délégation française pour explorer la libération d'Ingrid [Betancourt]".

lemonde.fr