mercredi 7 mai 2008

France: PS - Le regret de Royal


L'ex-candidate explique dans un entretien au Parisien ce qui aurait dû se passer au PS après la présidentielle.
François Hollande lui a répliqué sur RTL.
Le congrès du PS n'est qu'en novembre mais les grandes manœuvres s'accélèrent. Mardi, Bertrand Delanoë a rendu public une première liste avec 93 soutiens, parmi ceux-ci l'ancien Premier ministre Lionel Jospin. Mercredi matin, Ségolène Royal s'exprime dans Le Parisien au cours d'une longue conversation avec des lecteurs. Elle y affiche sa détermination à "assumer ses responsabilités de leader politique" sans toutefois faire encore acte de candidature officielle au poste de premier secrétaire du Parti socialiste. "Je veux faire les choses dans l'ordre"', explique-t-elle.
Dans cet entretien, elle en profite pour faire part de ses regrets de ne pas être traité comme les autres leaders socialistes. Ségolène Royal regrette qu'il n'y ait pas eu de rassemblement autour d'elle après l'élection présidentielle, constatant que "ça ne se passe pas pour elle comme cela s'est passé pour d'autres, François Mitterrand, Lionel Jospin...", qui avaient pu en leur temps se présenter plusieurs fois à la présidentielle". "J'entends parfois dire que je suis un accident de l'histoire, une météorite qui serait passée et qui doit disparaître, ce qu'on n'a jamais dit à aucun homme".
La présidente de la région Poitou-Charentes reprend l'argument du machisme qu'elle applique d'ailleurs à l'humoriste Nicolas Canteloup. Interrogé sur son humour, elle affirme : "C'est profondément misogyne, il me traite en Bécassine. Cela faisait tellement écho à toute l'entreprise de dénigrement sur mes supposées bourdes et mon incompétence que cela m'a porté préjudice".

"Elle a pris ses distances avec le PS"
Invité mercredi matin de RTL, François Hollande a réagi aux propos de Ségolène Royal sur le PS et ses leaders. Un rassemblement autour de Ségolène Royal après la présidentielle "aurait pu se faire", a-t-il affirmé. Mais "elle avait, pendant la campagne, pris ses distances, à l'égard du Parti socialiste et c'était plus difficile après pour le Parti socialiste de l'adopter tout de suite dans un congrès comme premier secrétaire", a-t-il ajouté. "Là on va voir ce que va être sa décision. Elle a pour l'instant engagé elle-même une réflexion, on va voir où cela conduit le Parti socialiste mais de toutes façons, ce sont les militants du PS qui choisiront non pas seulement une personne mais un vrai premier secrétaire", a poursuivi l'actuel patron du parti.
Interrogé sur le fait de savoir si un affrontement Ségolène Royal/Bertrand Delanoë se profilait, François Hollande a répondu qu'il n'était pas "sur cette logique-là". "Depuis un an, le Parti socialiste s'est mis au travail, a fait son rôle d'opposant, a été capable à l'unanimité de poser une déclaration de principe" et d'adopter ses statuts, a-t-il relevé. "Il va y avoir, c'est normal, un débat, une confrontation non plus sur ce qui nous unit, c'est fait, c'est ce que j'ai voulu, mais sur ce qui nous différencie", a ajouté le premier secrétaire assurant que s'il avait brigué un nouveau mandat à la tête du PS, il aurait "sans doute été reconduit". "Si on sait maîtriser nos règles collectives, il n'y aura pas de souci pour la désignation de notre prochain premier secrétaire", a-t-il dit.

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