mercredi 13 février 2008

Obama et McCain remportent les "primaires du Potomac"

Barack Obama et John McCain n'ont pas fait dans le détail mardi 12 février en s'imposant largement dans les trois primaires organisées par leur parti respectif en Virginie, dans le Maryland et à Washington D.C.

En remportant les trois primaires démocrates, Barack Obama se retrouve pour la première fois devant sa rivale Hillary Rodham Clinton dans la course à la nomination du candidat du parti de l'âne pour la présidentielle américaine. "Ce soir, nous sommes en route", a-t-il déclaré devant ses partisans à Madison, dans le Wisconsin. "Mais nous savons combien le chemin est encore long".

Obama, qui avait déjà raflé la mise lors des cinq consultations électorales le week-end dernier, enregistre huit succès consécutifs face à l'ex-First Lady, désormais en difficulté après avoir été grande favorite avant le début des primaires. Ajoutant aux soucis de la sénatrice de New York, le numéro deux de son équipe a annoncé sa démission mardi, après le remplacement la veille de sa directrice de campagne.

Selon un décompte de l'Associated Press, Obama dispose désormais de 1.215 délégués, contre 1.190 pour Clinton, dépassée pour la première fois depuis le début des primaires. Pour obtenir la nomination du parti, le candidat victorieux devra engranger le soutien de 2.025 délégués lors de la convention de Denver en août prochain.

Obama part favori pour les prochaines semaines

Lors de ces primaires du Potomac, du nom du fleuve qui traverse les deux Etats et le District fédéral, Obama a décroché au moins 51 délégués et Clinton au moins 24 tandis que 93 restaient encore jeu.

Le sénateur de l'Illinois part également favori dans les consultations de la semaine prochaine, dans le Wisconsin et à Hawaï, sa terre natale.

"Voilà ce à quoi ressemble le changement lorsqu'il arrive du bas vers le haut", a déclaré un Barack Obama porté par les applaudissements de ses partisans. "Voici la nouvelle majorité américaine".

Hillary Rodham Clinton, elle, a concentré tous ses efforts sur le Texas, où la primaire aura lieu le 4 mars prochain, affirmant regarder en avant, pas en arrière. "Je suis rôdée, je suis prête. Maintenant, faisons en sorte que cela se passe", a-t-elle déclaré devant ses partisans texans mardi soir.

McCain devance Huckabee

Côté républicain, le sénateur de l'Arizona John McCain, quasi-assuré d'obtenir la nomination du parti de l'éléphant, a devancé son rival Mike Huckabee en Virginie, dans le Maryland et à Washington, D.C.,

L'écart entre les deux candidats en Virginie s'est cependant avéré moins large que prévu notamment en raison du report des voix des évangélistes sur l'ancien gouverneur de l'Arkansas et pasteur baptiste.

Félicitant son rival, seul adversaire crédible restant dans le camp républicain et possible candidat à la vice-présidence, John McCain s'est ensuite tourné vers les deux prétendants démocrates, Barack Obama et Hillary Clinton. "Nous savons où l'un comme l'autre de ces candidats mèneront notre pays, et nous n'oserons pas le leur permettre", a martelé cet ancien prisonnier de guerre au Vietnam. "Ils dresseront un tableau du monde dans lequel les erreurs des Etats-Unis représentent une menace plus importante contre notre sécurité que les intentions malveillantes d'un ennemi qui nous déteste, nous et nos idéaux".

Mais, a promis McCain devant ses partisans à Alexandria, en Virginie: "mes amis, je vous assure, je suis gonflé à bloc et prêt à y aller"!

John McCain jouit d'une très importante avance dans la course à la candidature républicaine à la présidentielle américaine, avec 789 délégués contre 241 pour Huckabee après sa victoire en Virginie, où l'ensemble des 60 délégués sont attribués au gagnant. Le gagnant devra recueillir 1.191 voix lors de la convention nationale du parti cet été. En tout, 113 délégués étaient en jeu dans les trois primaires républicaines de mardi.
AP

Le président de L'Arche de Zoé mis en examen en France

PARIS (Reuters) - Le président de l'ONG L'Arche de Zoé, Eric Breteau, principal protagoniste d'une affaire de tentative d'enlèvement d'enfants au Tchad en octobre, a été mis en examen mercredi à Paris dans le cadre de l'enquête française sur le dossier, apprend-on de source judiciaire.

Il est poursuivi pour "escroquerie, exercice illégal de la profession d'intermédiaire en vue de l'adoption et aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers".

Eric Breteau, qui purge actuellement une peine de huit ans de détention à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour l'aspect tchadien du dossier, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France et de rencontrer les autres protagonistes de l'affaire.

Avant de lui notifier ces charges, les deux juges d'instruction chargés de l'affaire l'avaient fait interroger durant une journée et une nuit en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs.

Cette procédure vise des démarches engagées par l'ONG française avant le départ au Tchad. Trois autres de ses membres, Emilie Lelouch, 31 ans, compagne d'Eric Breteau, le médecin Philippe Van Winkelberg, 48 ans, et le logisticien Alain Péligat, 56 ans, ont été également mis en examen dans ce dossier français.

L'association a obtenu des sommes de plusieurs milliers d'euros auprès de dizaines de personnes auxquelles étaient promises l'arrivée, sinon l'adoption, d'un orphelin originaire de la province soudanaise du Darfour, limitrophe du Tchad.

Certaines familles ont déposé plainte.

Eric Breteau, 37 ans, avait déjà été interrogé en août dernier à la Brigade de protection des mineurs, dans le cadre d'une enquête préliminaire. Il avait alors reconnu sur procès-verbal avoir été averti du caractère illégal de ces démarches.

Comme cinq autres Français membres de son association - Emilie Lelouch, Alain Péligat, Philippe Van Winkelberg, le logisticien Dominique Aubry, 50 ans, et l'infirmière Nadia Merimi, 31 ans, - Eric Breteau purge une peine de huit ans de prison en France pour tentative d'enlèvement de 103 enfants.

Arrêtés le 27 octobre dans l'est du Tchad alors qu'ils s'apprêtaient à partir en France avec les enfants, les six membres de L'Arche de Zoé ont été condamnés en décembre par la cour criminelle de N'Djamena à huit ans de travaux forcés.

A leur demande, ils ont été transférés en France le 28 décembre où leur peine a été convertie en huit ans de prison.

Le président du Tchad, Idriss Déby, a déclaré la semaine dernière qu'il était prêt à les grâcier ou leur "pardonner". Paris a transmis les demandes de grâce à N'Djamena.

Thierry Lévêque

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