mardi 20 mai 2008

France: Une école strasbourgeoise lance un défi de 10 jours sans écran


Pendant dix jours, à partir de mardi, les 250 enfants d'une école de la périphérie strasbourgeoise se priveront volontairement de tout écran de télévision, d'internet ou de console de jeu, une première en Europe, selon les concepteurs du projet.
"Ce sera le match de toute une école contre un ennemi qui a de gros moyens de séduction, c'est pas gagné d'avance", reconnaît Xavier Rémy, directeur de l'école primaire du Ziegelwasser, quelques jours avant le démarrage de l'opération "Défi, 10 jours pour voir autrement".
Cette expérience, conçue à l'origine par des chercheurs canadiens, est organisée conjointement par l'équipe enseignante de l'école, située dans une Zone d'éducation prioritaire (ZEP), l'institut strasbourgeois Eco-Conseil, spécialisé dans le développement durable et l'initiation à la citoyenneté, et la Chambre de consommation d'Alsace. Les parents -- qui jouent le jeu avec enthousiasme -- et les associations de quartier ont été fortement mobilisés pour proposer des occupations alternatives aux enfants désoeuvrés.
Pour se préparer à "voir autrement" et à devenir moins passifs devant la télé, les petits de 6 à 11 ans ont été initiés depuis plusieurs mois à décrypter les images, à décortiquer des spots publicitaires et même à créer des vidéos.
Lundi, ils recevront chacun un carnet de bord et s'engageront solennellement "à faire tout ce qui est humainement possible pour réussir ce défi et à compter honnêtement les points" marqués au cours de 10 jours d'abstinence.
Quotidiennement, ils noteront dans leur carnet leurs activités du matin avant d'aller à l'école, à midi et le soir, ce qu'ils ont préféré pendant cette journée et ce qui a été difficile. Le nombre des points gagnés individuellement contre "l'ennemi" (cinq au maximum les jours d'école, sept les jours sans) sera collecté au niveau de la classe, puis au niveau de l'école.

"Le maximum pour l'école est de 14.732 points. On estimera qu'on a gagné le match si on obtient environ 70%", sourit le directeur.
L'expérience est née du constat que les enfants passent 1.200 heures par an devant leurs écrans, contre 800 à l'école, et qu'un enfant de 11 ans a vu en moyenne 8.000 meurtres à la télévision, explique Serge Hygen, chargé du projet à Eco-Conseil. Les études menées au Québec et aux Etats-Unis sur de telles actions montrent une réduction très sensible des violences verbales et physiques, sans compter une amélioration de l'alimentation et de la santé.
"Faut pas rêver, on n'a pas la prétention de changer le monde avec 10 jours sans écran, mais on croit à ce projet", s'enthousiasme le directeur.
Un bilan qualitatif sera effectué à la fin de l'opération qui se poursuivra l'an prochain dans deux autres écoles strasbourgeoises, enrichie grâce à la participation de psychologues et de sociologues, selon Serge Hygen.
En attendant, les enfants attendent de pied ferme des encouragements. Les Strasbourgeois seront sensibilisés par des affiches sur les bus, et les supporteurs peuvent leur envoyer des courriers et des cartes à cette adresse: Ecole du Ziegelwasser, Aux enfants de l'école, 3 rue de Bergerac - 67100 STRASBOURG.

STRASBOURG (AFP)

Primaires américaines: fin de course en vue pour Barack Obama et Hillary Clinton


Le prétendant démocrate à la Maison Blanche Barack Obama compte sur les primaires organisées mardi dans l'Oregon (nord-ouest) et le Kentucky (centre-est) pour prendre un avantage irréversible sur Hillary Clinton qui refuse de s'avouer vaincue et, selon les sondages, résiste.
Barack Obama et Hillary Clinton livrent mardi deux de leurs dernières batailles pour décrocher l'investiture de leur parti à l'occasion des primaires du Kentucky (centre-est) et de l'Oregon (nord-ouest). Les bureaux de vote ouvrent à 06H00 locales dans le Kentucky (10H00 ou 11H00 GMT car l'Etat est divisé par un fuseau horaire) et ferment à 18H00 (22H00 GMT ou 23H00 GMT).
Dans l'Oregon, le scrutin commence à 07H00 locales (13H00 GMT ou 14H00 GMT car cet Etat est également divisé par un fuseau horaire) et se termine à 20H00 (02H00 GMT ou 03H00 GMT mercredi).
Selon un sondage publié lundi par l'université de Suffolk, Mme Clinton est créditée d'une avance de 26 points dans le Kentucky (51% contre 25% pour M. Obama) tandis que le sénateur de l'Illinois n'a que quatre points d'avance dans l'Oregon (45% contre 41%). Lundi, M. Obama a reçu le soutien de cinq nouveaux "super délégués" ainsi que du milliardaire Warren Buffett qui est, à 77 ans, l'homme le plus riche du monde.

Les derniers bureaux de vote fermeront à 23H00 GMT dans le Kentucky et à 03H00 GMT mercredi dans l'Oregon.
M. Obama a attiré 75.000 personnes dimanche lors d'une réunion publique dans l'Oregon. Jamais depuis le début de la campagne, un candidat n'avait rassemblé autant de personnes au cours d'un meeting.
M. Obama espère franchir le cap de la majorité absolue des délégués simples à l'occasion des primaires de mardi. Selon le site indépendant RealClearPolitics (RCP), le sénateur de l'Illinois compte actuellement 1.610 délégués simples sur les 3.253 qui siègeront à la Convention démocrate de Denver du 25 au 28 août prochain. Si M. Obama parvient à atteindre le chiffre de 1.627 délégués simples cela voudra dire que Mme Clinton ne pourra plus rattraper son retard sur son rival en nombre de délégués quels que soient les résultats des trois primaires restantes après celles du Kentucky et de l'Oregon.
Cependant, même avec la majorité des délégués simples M. Obama ne peut pas prétendre à l'investiture. Environ 800 "super délégués", des élus et responsables du parti, siègeront également à la Convention et, contrairement aux délégués simples, ils sont libres de leur choix jusqu'au dernier moment.
Selon RCP, M. Obama compte actuellement 302 "super délégués" contre 277 pour Mme Clinton. La sénatrice de New York espère toujours convaincre ces "super délégués" qu'elle constitue la meilleure chance du parti démocrate pour battre le républicain John McCain en novembre.
51 délégués, attribués à la proportionnelle, sont en jeu dans le Kentucky et 52 dans l'Oregon.

Continuant à concentrer ses attaques sur M. Obama comme s'il était déjà assuré de se mesurer au sénateur de l'Illinois en novembre, M. McCain a durci lundi ses critiques contre M. Obama en l'accusant de sous-estimer la menace représentée par l'Iran. Dans un discours à Chicago, le fief de M. Obama, le sénateur de l'Arizona a accusé son jeune collègue de ne pas comprendre "les réalités de base des relations internationales". Il faisait référence à un discours de M. Obama qui, lors d'un meeting électoral, avait expliqué dimanche qu'il ne fallait pas avoir peur de dialoguer avec l'Iran, un "petit" pays, à la différence de la Chine des années 1970 ou de l'Union soviétique des années 1980, avec lesquelles les Etats-Unis avaient dialogué en dépit de la guerre froide.
Une telle remarque "trahit l'étendue de l'inexpérience et du jugement imprudent de M. Obama - ce sont des lacunes très graves pour un président américain", a souligné M. McCain. "Depuis des années, j'ai clairement dit que la menace (représentée par) l'Iran était grave, mais que nous ne devrions pas seulement parler à nos amis, nous devrions être prêts à approcher également nos ennemis. C'est ça la diplomatie", a rétorqué M. Obama lors d'un meeting dans le Montana (nord-ouest).
M. Obama est en butte à des attaques croissantes venues du camp républicain sur le thème de la politique étrangère. Le président George W. Bush lui-même a suggéré jeudi, devant la Knesset en Israël, que les démocrates avaient une attitude "conciliante" avec les terroristes.

© 2008 AFP