mardi 1 avril 2008

Colombie: Ingrid Betancourt serait dans un état grave et refuserait de se nourrir et de se soigner


a radio privée colombienne Caracol, citant les services de renseignements de l'armée, a affirmé, lundi 31 mars, que l'otage franco-colombienne, aux mains depuis plus de six ans de la guérilla des des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), était dans un état très grave, refusait de s'alimenter et de prendre des médicaments.
"Si le gouvernement colombien dispose d'informations, il faut qu'il les donne à la famille au lieu de les faire passer par la presse", a indiqué, peu après, Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt. "Pour le moment, ni les enfants d'Ingrid Betancourt, ni son mari, ni sa sœur, ni sa mère n'ont été contactés par le gouvernement colombien", a-t-il ajouté.
D'autres sources confirment les informations sur son état de santé. Elle est "vivante" mais dans un état grave et "n'accepte pas les médicaments et la nourriture que lui donnent les guérilleros" , a déclaré un paysan de El Retorno, une localité à 450 kilomètres au sud-est de Bogota, un fief de la guérilla des FARC. Ce témoin affirme avoir rencontré Ingrid Betancourt dimanche 23 mars.
"Malheureusement, cela recoupe d'autres témoignages", a réagi M. Marro, qui a toutefois dit "toujours espérer une issue favorable" et une libération de l'otage. S'adressant aux FARC, M. Marro a répété que la guérilla devait "comprendre qu'il n'est pas dans leur intérêt qu'elle meure. Elle s'attirerait l'opprobe internationale", a-t-il mis en garde.

Absence d' interlocuteur

L'absence d'interlocuteur dans les rangs de la guérilla des FARC, depuis la mort de son numéro deux Raul Reyes, pose "problème" pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt, a estimé, lundi, Carlos Lozano, un dirigeant du Parti communiste colombien. "Le contact était Raul Reyes et tous les chemins menaient à lui. A présent, parvenir jusqu'à eux n'est plus si facile", a déclaré M. Lozano, un spécialiste du dossier des otages, à la radio privée Caracol. Raul Reyes, porte-parole des Forces armées révolutionnaires de Colombie, a été abattu lors d'un raid de l'armée colombienne en Equateur le 1er mars.
Les FARC déclarent que cette opération de l'armée colombienne a ''sérieusement'' compromis les efforts de libération d'Ingrid Betancourt. Les autorités colombiennes ont, "en tuant Raul [Reyes], gravement compromis l'échange de prisonniers et la paix", a déclaré le chef suprême de la guérilla marxiste, Manuel Marulanda. Les propos de Marulanda sont rapportés par Ivan Marquez, l'un des membres du secrétariat des Forces armées révolutionnaires de Colombie, dans une de ses chroniques publiées lundi par l'Agence bolivarienne de presse [ABP - proche de la guérilla]. Evoquant les conditions entourant la mort de Raul Reyes, Ivan Marquez affirme que cette attaque a également fait échouer une "rencontre avec la délégation française pour explorer la libération d'Ingrid [Betancourt]".

lemonde.fr

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