«Je pense que c'est la meilleure course de ma vie». Ces mots ont-ils été prononcés par Felipe Massa ? Non, ils sont sortis dimanche après-midi de la bouche de Lewis Hamilton, qui n'a pourtant pas gagné le Grand Prix de Turquie. Si le Brésilien a été royal, la Formule 1 a retrouvé à Istanbul cet Hamilton princier qui avait illuminé la saison 2007 de son improbable sang froid, un renouveau de circonstance à deux semaines du Grand Prix de Monaco, là où McLaren-Mercedes réussit traditionnellement bien.
Maintenu dans une ombre relative depuis sa victoire inaugurale à Melbourne, le jeune Anglais a semé la zizanie dans la hiérarchie qui s'était dessinée avec les doublés réussis par Ferrari à Bahreïn et Barcelone. Deuxième devant Kimi Räikkönen avec une belle avance sur les BMW-Sauber, le prodige et son écurie ont titillé Massa avec une stratégie à trois arrêts démontrant une capacité à sortir des sentiers (re)battus et à oser des coups de poker comme la discipline en connait rarement désormais. «Je suis tout excité par ce résultat, s'est réjoui Hamilton. Ca n'est pas une question de victoire mais de ce sentiment que vous ressentez quand vous allez au bout de vous-même et de la voiture, comme cela s'est passé aujourd'hui. Avant la course, on avait prédit que je finirais cinquième, donc deuxième, ce n'est que du bonus.»
Les pneumatiques, nerf de la guerre
Vingt-quatre heures auparavant, c'était un autre Lewis Hamilton, plus irritable, qui s'était présenté devant la presse à l'issue des qualifications. Troisième, il regrettait d'avoir «choisi les mauvais pneus», avouant «ne pas bien sentir sa monoplace». Plus que toutes, les gommes tendres semblaient constituer un handicap fort. Un peu plus tard, il a avoué que son agacement était dû au fait qu'il... «avait besoin d'aller aux toilettes.» Véridique. Néanmoins, ces problèmes de gommes l'ont suivi tout le week-end et ont été à l'origine de sa stratégie particulière en course. «Avec Lewis, on connait quelques soucis structurels au niveau pneumatique, a précisé Ron Dennis. Les pneus étaient victimes d'un décollement interne, ce dont Bridgestone s'est occupé. On aurait pu faire deux arrêts mais nous avons préféré penser à la sécurité avant tout.»
La firme japonaise n'a pas vraiment apprécié la critique, rétorquant que si Hamilton «avait connu le même type de problèmes l'année dernière (à Istanbul), comme d'autre pilotes, leur construction avait été changée et renforcée», expliquant en substance que son style de pilotage était à l'origine des soucis. Hamilton a finalement calmé le jeu en affirmant qu'il «n'avait pas eu de problème avec les pneus en course», même si Ron Dennis laissait entendre que cela avait pu le priver d'aller chercher la victoire. Ce qui est déjà un progrès en soi alors que McLaren tentait plutôt de repasser devant BMW ces derniers temps. Quatrième et cinquième, Robert Kubica et Nick Heidfeld ont crié leurs limites en coeur : «C'était le maximum qu'on pouvait faire», là où Hamilton se réjouissait : «J'ai réussi à passer Massa à un moment et je pense vraiment qu'on a rattrapé le retard qui nous séparait de Ferrari.» X.C. (Photo Reuters)
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dimanche 11 mai 2008
Sport - F1 - GP de Turquie : Hamilton, le retour en grâce
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