mercredi 21 mai 2008

USA: Barack Obama franchit un nouveau pas vers l'investiture démocrate


Les bureaux de vote ont fermé dans le Kentucky et le dépouillement est en cours dans l'Oregon, et il est clair que ce soir nous avons franchi une étape majeure", a écrit mardi M. Obama dans un courriel à ses partisans. Le sénateur de l'Illinois a ainsi revendiqué la majorité absolue des délégués du Parti démocrate élus lors des primaires l'opposant à Hillary Clinton, "étape majeure", selon lui, dans sa course à l'investiture démocrate. "Nous avons conquis la majorité absolue de tous les délégués choisis par les électeurs dans ce processus des primaires démocrates", a-t-il ajouté.
"Vous nous avez placés à portée de main de l'investiture démocrate pour la présidence des Etats-Unis", a lancé quelques minutes plus tard M. Obama devant des milliers de partisans rassemblés dans l'Iowa, le site de sa première victoire électorale le 3 janvier. A cette annonce, des milliers de partisans en liesse rassemblés en plein air ont longuement scandé "Obama 08".

"NOUS NOUS BATTRONS POUR TOUS LES DÉLÉGUÉS POSSIBLES"

Selon les chaînes CNN, Fox et NBC, le sénateur de l'Illinois a remporté mardi la primaire démocrate dans l'Oregon. Peu avant, les médias américains, sur la base de projections, avaient donné Hillary Clinton gagnante dans le Kentucky avec 65 % des voix contre 30 % à son adversaire. Elle remporte 33 délégués contre 10 pour Barack Obama.
M. Obama devrait, au terme de ces primaires, capitaliser largement plus de la moitié (1 627) des 3 253 délégués en jeu dans les primaires. Il en comptait déjà avant ces scrutins 1 898, selon l'agence Associated Press. Toutefois il faut avoir gagné le soutien d'au moins 2 025 délégués du Parti démocrate au total pour s'assurer de l'investiture, en gagnant aussi le soutien de "super délégués", des cadres et élus du parti libres d'endosser le candidat de leur choix. 213 super délégués n'ont pas encore fait leur choix.
C'est pourquoi il n'a pas officiellement revendiqué la victoire finale. "Nous devons encore travailler dans les Etats [où des primaires doivent encore être organisées], où nous nous battrons pour tous les délégués possibles", a souligné M. Obama dans son courriel. Dans son discours de victoire en Iowa, entouré de sa femme Michelle et de ses filles Malia et Sasha, radieuses, M. Obama s'est appliqué à rendre un hommage appuyé à Mme Clinton, ses "trente-cinq ans au service du public", son "courage" et sa "persévérance".
son affrontement attendu contre le républicain John McCain pour la présidentielle de novembre, "la bataille la plus dure et la plus importante". M. Obama a présenté la campagne qui s'amorce comme l'opposition entre "toujours la même chose contre le changement, le passé contre l'avenir" – et encore la fidélité aux politiques du très impopulaire George W. Bush, contre la promesse du "changement" et du "rassemblement". "Le camp adverse sait qu'ils ont embrassé les politiques d'hier, et donc ils vont aussi embrasser les tactiques d'hier (...) jouer sur nos peurs et nos doutes et nos divisions, pour nous détourner de ce qui compte, pour vous et votre avenir", a encore prévenu M. Obama, visiblement préparé à un affrontement très pugnace.



2 210 DÉLÉGUÉS, CE "CHIFFRE MAGIQUE"

De son côté, Hillary Clinton ne s'avoue pas vaincue. Devant ses partisans à Louisville (Kentucky), elle a remercié ses électeurs pour leur "impressionnant vote de confiance" tout en reconnaissant que le combat qu'elle mène face à M. Obama sera difficile. "Ni le sénateur Obama ni moi n'avons les 2 210 délégués nécessaires pour obtenir la nomination", a-t-elle dit. Ce chiffre de 2 210 tient compte des primaires de Floride et du Michigan, organisées en janvier mais non reconnues par la direction du parti en raison d'un différend sur leur date d'organisation.

Selon Mme Clinton, ni elle ni M. Obama n'atteindront ce "chiffre magique" à la fin du cycle des primaires le 3 juin et ce sont les "super délégués" qui devront faire un "choix difficile" pour déterminer "qui est prêt à être le candidat, qui est prêt à battre McCain dans les Etats clés".

http://www.lemonde.fr

Aucun commentaire: