par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a clôturé mercredi sur une ultime hausse de 1,25% qui n'occultera pas le plongeon vertigineux, et inédit depuis 1931, de 33,84% enregistré par le Dow Jones, au cours d'une année 2008 qui laissera un goût amer aux investisseurs.

Mercredi, le principal indice new-yorkais a pris 108 points à 8.776,39. Le S&P 500, plus large, a achevé la séance sur un gain de 1,42%, 12,61 points à 903,25 Selon des données Reuters, sa glissade annuelle monte à 38,5%, une proportion qu'il n'avait pas atteint depuis 1937.

Le Nasdaq, à forte pondération technologique, a gagné 1,70%, 26,33 points à 1.577,03, tout en abandonnant 40,5% depuis le 1er janvier, un record absolu depuis la création de l'indice.

Parmi les groupes cotées sur le Dow Jones, seuls Wal-Mart et McDonald's ont vu la valeur de leur titre progresser en 2008.

Les investisseurs parient en effet que Wal-Mart, qui distribue des produits de grande consommation à des prix bon marché, et McDonald's et ses prix attractifs seront privilégiés par les consommateurs.

Les marchés ont désormais les yeux rivés sur 2009, espérant que les efforts déployés par les autorités américaines parviennent à apaiser la tempête qui sévit toujours sur les marchés financiers.

Mardi, la Réserve fédérale américaine a confirmé qu'elle allait commencer à racheter dès le début du mois de janvier des produits issus de la titrisation de crédits immobiliers (mortgage backed securities, MBS), se fixant comme objectif d'en acquérir pour 500 milliards de dollars d'ici la fin juin.

La veille, les membres du Congrès avaient décidé de soutenir le spécialiste du crédit automobile GMAC en y injectant cinq milliards de dollars et en annonçant qu'ils prêteraient jusqu'à un milliard de dollars à General Motors, son ancienne maison mère.

"Hier (mardi), nous avons vu beaucoup de choses encourageantes", note Peter Jankovskis, directeur de recherche de OakBrook Investment.

"C'était une jolie manière de terminer l'année alors que les indicateurs étaient plutôt moroses."

En 2008, plusieurs fleurons du secteur financier américains ont été ébranlés quand ils n'ont pas purement et simplement été emportés par la crise.

Les faillites de Lehman Brothers, Washington Mutual ont relégué ces deux institutions au rang des souvenirs, tandis que Bear Stearns et Merrill Lynch ont été rachetés et qu'AIG a été sauvé in extremis grâce à l'intervention de l'administration Bush.

L'intronisation, le 20 janvier, de Barak Obama et la mise en place de sa nouvelle administration suscitent une vague d'espoir sur les marchés qui veulent croire que la nouvelle présidence sera en mesure de relancer une économie américaine grippée.

L'horizon à court terme est cependant loin d'être dégagé et la lecture des derniers indicateurs incite de nombreux analystes à anticiper un début 2009 orageux sur tous les fronts de l'économie, en particulier sur celui de l'emploi.

La vague de licenciements devrait continuer à déferler et aucun pan de l'industrie ne semble à l'abri.

L'année écoulée restera également marquée par la fraude gigantesque dont est accusé Bernard Madoff, évaluée à 50 milliards de dollars, et qui a fait de nombreuses victimes, non seulement parmi les grosses fortunes qui avaient fait confiance à l'ancien patron du Nasdaq, mais également parmi une série de fondations, l'universités et d'institutions financières.

Version française Nicolas Delame

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