mercredi 13 février 2008

Le président de L'Arche de Zoé mis en examen en France

PARIS (Reuters) - Le président de l'ONG L'Arche de Zoé, Eric Breteau, principal protagoniste d'une affaire de tentative d'enlèvement d'enfants au Tchad en octobre, a été mis en examen mercredi à Paris dans le cadre de l'enquête française sur le dossier, apprend-on de source judiciaire.

Il est poursuivi pour "escroquerie, exercice illégal de la profession d'intermédiaire en vue de l'adoption et aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers".

Eric Breteau, qui purge actuellement une peine de huit ans de détention à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour l'aspect tchadien du dossier, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la France et de rencontrer les autres protagonistes de l'affaire.

Avant de lui notifier ces charges, les deux juges d'instruction chargés de l'affaire l'avaient fait interroger durant une journée et une nuit en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs.

Cette procédure vise des démarches engagées par l'ONG française avant le départ au Tchad. Trois autres de ses membres, Emilie Lelouch, 31 ans, compagne d'Eric Breteau, le médecin Philippe Van Winkelberg, 48 ans, et le logisticien Alain Péligat, 56 ans, ont été également mis en examen dans ce dossier français.

L'association a obtenu des sommes de plusieurs milliers d'euros auprès de dizaines de personnes auxquelles étaient promises l'arrivée, sinon l'adoption, d'un orphelin originaire de la province soudanaise du Darfour, limitrophe du Tchad.

Certaines familles ont déposé plainte.

Eric Breteau, 37 ans, avait déjà été interrogé en août dernier à la Brigade de protection des mineurs, dans le cadre d'une enquête préliminaire. Il avait alors reconnu sur procès-verbal avoir été averti du caractère illégal de ces démarches.

Comme cinq autres Français membres de son association - Emilie Lelouch, Alain Péligat, Philippe Van Winkelberg, le logisticien Dominique Aubry, 50 ans, et l'infirmière Nadia Merimi, 31 ans, - Eric Breteau purge une peine de huit ans de prison en France pour tentative d'enlèvement de 103 enfants.

Arrêtés le 27 octobre dans l'est du Tchad alors qu'ils s'apprêtaient à partir en France avec les enfants, les six membres de L'Arche de Zoé ont été condamnés en décembre par la cour criminelle de N'Djamena à huit ans de travaux forcés.

A leur demande, ils ont été transférés en France le 28 décembre où leur peine a été convertie en huit ans de prison.

Le président du Tchad, Idriss Déby, a déclaré la semaine dernière qu'il était prêt à les grâcier ou leur "pardonner". Paris a transmis les demandes de grâce à N'Djamena.

Thierry Lévêque

www.investir.fr

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