mardi 12 février 2008

Internet : Microsoft va probablement augmenter son offre sur Yahoo!


Le leader mondial des logiciel a proposé 44,6 milliards de dollars, soit 31 dollars par action Yahoo!. Une offre rejetée par le CA.
u lendemain du rejet par Yahoo! de l'offre de rachat de Microsoft, mardi 12 février, l'incertitude règne sur l'attitude des actionnaires du groupe face aux décisions du management.
Le risque que court Yahoo! est en effet celui de voir ses actionnaires perdre patience si la bataille s'éternise pendant que le groupe continue de perdre des parts de marché face à Google, d'autant que les prévisions de chiffre d'affaires présentées le mois dernier ont déçu Wall Street.

"La route assurée pour une action à 17 dollars"
Ainsi, un fonds de pension de Wayne County, dans l'Etat du Michigan, a porté plainte contre Yahoo!, en demandant à la justice de forcer le groupe à réellement examiner les offres de rachat. Ces actionnaires, qui possèdent 13.600 titres, estiment que l'attitude de Yahoo risque de décourager Microsoft de rehausser son offre.
De son côté, un groupe de 100 salariés actuels et anciens, qui détient en tout 2,1 millions d'actions et qui s'est baptisé "Yahoo! Plan B", se bat pour une vente de l'entreprise. "Nous n'avons aucune envie de voir Yahoo! rester indépendant avec le conseil et la direction actuels. Sinon c'est la route assurée pour une action à 17 dollars", a expliqué lundi sur son blog son chef de file, Eric Jackson. "Pour cette raison, nous nous allons former un groupe et accepter de vendre nos actions Yahoo! au meilleur offrant".

Une offre sous-évaluée

Le rejet par Yahoo! de l'offre de Microsoft est considéré par les analystes comme une première tentative pour forcer son prétendant à se montrer plus généreux.
Le conseil d'administration a repoussé l'offre à l'unanimité et a conclu qu'elle ne servait pas au mieux les intérêts de ses actionnaires. Il estime que l'offre "sous-évalue nettement" ses atouts et sa valeur, entre autres une marque mondiale, une audience de près de 500 millions d'utilisateurs et des investissements récents et importants dans des plateformes publicitaires.
Yahoo! a aussi souligné que son conseil continuait d'étudier toutes les options stratégiques s'offrant à lui.

Un rejet "malheureux"

Microsoft a jugé ce rejet "malheureux" mais n'en demeure pas moins persuadé des qualités de son offre. "Comme nous l'avons dit précédemment, Microsoft se réserve le droit de prendre toute mesure nécessaire pour faire en sorte que les actionnaires de Yahoo! jouissent de l'opportunité de réaliser la valeur inhérente à notre proposition", a-t-il expliqué dans un communiqué.
L'offre présentée le 1er février par Microsoft, payable pour moitié en cash et pour le solde en actions, valorisait initialement Yahoo! 31 dollars par action, soit 44,6 milliards de dollars au total, un prix représentant une prime de 62% par rapport au cours de clôture de la veille. Mais le cours de Microsoft a baissé depuis, ramenant la valeur de l'offre autour de 41,4 milliards de dollars.
Il revient désormais au groupe fondé par Bill Gates de jouer le prochain coup: il peut relever son offre, tenter de passer outre la décision du conseil d'administration en amassant les mandats d'actionnaires de Yahoo! avant la prochaine assemblée générale, ou encore abandonner purement et simplement son projet.

Jusqu'à 40 dollars

Pour les analystes, le géant du logiciel va probablement porter son offre à 35 dollars par action au moins, et il pourrait se laisser convaincre d'aller jusqu'à 40 dollars. Le communiqué de Yahoo! ne mentionne aucun prix considéré comme convenable.
"Aucune des deux parties n'a beaucoup d'autres solutions"', estime Clayton Moran, de Stanford Group. "Nous nous attendons à ce que [Microsoft] monte à 35 dollars pour que l'offre devienne amicale."
Si Microsoft parvient à ses fins, il se lancera dans la plus grosse fusion jamais réalisée par deux groupes informatiques, avec pour ambition de contester la suprématie de Google dans le domaine de la recherche sur internet, source capitale de recettes publicitaires.

(Reuters)
www.challenges.fr

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