vendredi 9 mai 2008

Belgique - Psychodrame au parlement entre Flamands et francophones


Le droit pour les francophones vivant dans la périphérie flamande de Bruxelles de voter pour des listes de leur communauté a provoqué un clash.
La crise n'a été évitée qu'au prix d'un artifice de courte durée. Mais le Premier ministre Yves Leterme en sort grandement fragilisé.
Le gouvernement belge a survécu au choc. Mais la majorité et le Premier ministre Yves Leterme sortent considérablement affaiblis de l'épreuve. Vendredi vers deux heures du matin, après des heures de débat et de bataille de procédure, les partis flamands de la Chambre fédérale des députés ont voté pour inclure à l'ordre du jour la proposition de scinder le seul arrondissement électoral bilingue du pays, l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV". Ce que les députés francophones jugent inacceptable : une telle mesure enlèverait aux plus de 100.000 francophones vivant dans la périphérie flamande autour de Bruxelles le droit de voter pour des candidats francophones se présentant dans la capitale.
La crise couvait depuis des mois. Automatiquement majoritaires au Parlement puisqu'ils représentent 60% de la population belge, les députés flamands étaient assurés de pouvoir ajouter ce point à l'agenda dès lors que le vote avait lieu. Mais les francophones avaient prévenu qu'ils en feraient un casus belli. Immédiatement après le vote, ils ont d'ailleurs déposé des amendements sur ce projet de scission à examiner par le Conseil d'Etat, entraînant la suspension des travaux du Parlement jusqu'au 16 mai. Ils pourraient en outre lancer dès vendredi une procédure dite du "conflit d'intérêt" devant le parlement de la région de Bruxelles, ce qui gèlerait le parcours législatif de la proposition durant 120 jours.

Les enjeux de la frontière linguistique
Cet imbroglio est essentiellement dû à la crainte des partis politiques flamands de se faire déborder par plus nationalistes qu'eux. Pour eux, "BHV" est un dossier symbolique, puisqu'il permettrait de faire coller définitivement la frontière linguistique avec les limites d'une Flandre indépendante. Les francophones réclament pour leur part que le litige soit réglé, comme Yves Leterme l'avait promis en mars, lors d'une négociation plus large sur l'organisation de l'Etat d'ici la mi-juillet, ce qui leur permettrait, espèrent-ils, d'obtenir des "compensations". Mais on voit mal aujourd'hui les contours d'un accord sur ce dossier empoisonné alors que les relations entre Flamands et francophones sont au plus bas.
Yves Leterme a en outre démontré qu'il n'était pas écouté de ses troupes, puisqu'il n'est pas parvenu à convaincre son propre parti d'attendre le mois de juillet pour trouver une solution. Une situation qui fait apparaître la majorité comme extrêmement fragilisée ; les francophones ne devraient cependant pas claquer la porte du gouvernement dans l'immédiat, selon les analystes, la convocation d'élections anticipées paraissant risquée pour des partis qui se sont querellés sur des questions pas vraiment vues comme prioritaires par la population depuis les législatives de juin 2007.

D'après agence

http://tf1.lci.fr

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