mercredi 4 juin 2008

USA:La victoire d'Obama à l'investiture démocrate saluée dans le monde entier


Du Kenya à l'Espagne, du réalisateur de la "Guerre des étoiles" aux éditorialistes des grands journaux, le monde entier saluait mercredi la victoire du "candidat de l'avenir" Barack Obama à l'investiture démocrate américaine.

Le sénateur de l'Illinois, 46 ans, est devenu mardi le premier noir à avoir une chance d'être élu à la Maison Blanche lors de l'élection présidentielle du 4 novembre prochain contre le républicain John McCain, 71 ans.

Sa victoire face à Hillary Clinton a été saluée jusque dans le petit village de Nyang'oma (ouest du Kenya) où des dizaines de personnes se sont rassemblées devant la maison de Sarah Obama pour fêter l'investiture de son petit-fils par alliance.

"J'ai été vraiment ravie d'apprendre qu'il avait remporté une grande victoire contre sa rivale", a déclaré Sarah Obama.

"Obama a rendu notre communauté et notre pays fiers", a confié un commerçant de Kisumu, principale ville de l'ouest du Kenya.

Réalisateur de la saga de "La guerre des étoiles" et créateur d'"Indiana Jones", le cinéaste américain George Lucas a souligné qu'"un héros est en train d'apparaître aux Etats-Unis aujourd'hui".

De son côté, la presse européenne a souligné l'exploit réalisé par le jeune sénateur face à l'ex première dame des Etats-Unis.

Clinton "partait avec un avantage sur tous les plans: les réseaux, l'argent, l'expérience, la notoriété", a relevé Le Figaro. Obama "avait pour lui des atouts plus fragiles: le charme, la nouveauté, la jeunesse et un air de changement".

"S'il parvient à surmonter une méfiance parfois nourrie de racisme, l'élection du 4 novembre devrait se résumer à un choix entre le candidat de l'avenir et celui du passé", a poursuivi le quotidien.

Pour Le Monde, cette victoire a "démontré que la démocratie américaine n'est pas vouée à être confisquée par une classe politique étroite, financée par des lobbies et pilotée par des experts de la communication".

Dans un éditorial intitulé "Obama-Hillary, un ticket pour rêver", le quotidien espagnol El Mundo plaide pour l'union des rivaux démocrates face à John McCain.

Mais, s'interroge le site internet du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Mme Clinton acceptera-t-elle car "habituellement, les vices-présidents ne sont que du décor"? "Et est-ce que cela plaira à Obama d'avoir deux vices-présidents au lieu d'un dans son sillage?", avec Bill Clinton, a-t-il souligné.

Pour le quotidien britannique The Times, Obama a "ravivé l'admiration envers le pays des opportunités" que sont les Etats-Unis et, même si "le voyage a été semé d'embûches", "aujourd'hui du moins, la course de l'histoire semble être avec lui".

Pour Werner Weidenfeld, directeur du Centre de recherche politique appliquée (CAP) à Munich, Obama est un "personnage charismatique, qui impressionne beaucoup les gens avec beaucoup d'emphase" mais "on ne sait pas encore ce qu'il va en sortir". Pour Alexander Skiba, expert en relations transatlantiques à la Société allemande de politique étrangère (DGAP), Obama "donne une image romantique de l'Amérique" avec un "facteur nouveauté" qui "apporterait une nouvelle crédibilité à la Maison Blanche".

Le Parti socialiste espagnol (PSOE) du chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a félicité le "brillant vainqueur" des primaires démocrates.

Mais, a prévenu le site du Die Welt, "la route qu'il a devant lui n'est pas facile. Avant qu'il ne mesure ses forces à John McCain, Obama doit sauver son parti".

Et McCain a "ses lignes d'attaques contre Obama déjà écrites pour lui. Il doit simplement reprendre là où Clinton a abandonné", a estimé le britannique The Guardian, estimant qu'un ticket associant un noir et une femme était "improbable" car "trop difficile à faire avaler en une fois" à l'électorat américain.

Tim Sloan AFP ¦ Barack Obama, le 4 juin 2008 à Washington


© 2008 AFP

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