jeudi 17 avril 2008

Primaires américaines: 21e débat télévisé des deux prétendants démocrates


Les deux prétendants démocrates à la Maison Blanche ont, une nouvelle fois, insisté mercredi soir sur leurs différences plutôt que sur ce qui les rapproche à l'occasion de leur 21e débat télévisé à Philadelphie.
Debout côte à côte derrière des pupitres, Hillary Clinton et Barack Obama ont tous deux affirmé que le rival de l'une ou de l'autre ferait un meilleur président que le républicain John McCain mais pour ajouter aussitôt qu'elle ou il pensait être le meilleur candidat démocrate en novembre.
Quand un journaliste a suggéré, reprenant la proposition de l'ancien gouverneur de New York Mario Cuomo, que le candidat arrivé en tête à l'issue des primaires s'engage à prendre son rival comme candidat au poste de vice-président... un long silence a suivi sa question. "Ne répondez pas tous en même temps", a commenté le journaliste.
M. Obama sur la défensive depuis ses propos sur "l'amertume" des gens habitant les petites villes frappées par la crise économique qui, a-t-il dit, "se raccrochent" à la religion, aux armes à feu ou au discours anti-immigrés a préféré parler mercredi soir de la "frustration". "Les gens sont frustrés pas seulement parce que leurs emplois s'en vont, que les revenus baissent et que les soins deviennent plus chers mais aussi parce que ce sont les représentants des intérêts particuliers qui dominent la vie politique à Washington. Les gens ont l'impression qu'ils ne sont pas écoutés", a dit M. Obama reprenant une de ses attaques favorites contre Mme Clinton qui, selon lui, compte poursuivre si elle est élue la même politique en vigueur "depuis des décennies".
La sénatrice de New York est revenue quant à elle sur les propos controversés de M. Obama réaffirmant que son rival "ne comprenait pas le rôle de la religion et de la foi" et qu'elle ne croyait pas que "les gens se raccrochent à leurs traditions comme la chasse ou les armes à feu simplement parce qu'ils sont mécontents de leur gouvernement". Les gens ont été "blessés" par ces remarques, a ajouté Mme Clinton qui, ces derniers jours, a accusé M. Obama d'être "élitiste", une accusation également reprise par M. McCain.
Mme Clinton est également revenue sur les déclarations enflammées de l'ancien pasteur de M. Obama, le révérend Jeremiah Wright, qui avait tenu des sermons considérés comme anti-américain. Elle a réaffirmé que si elle avait été à la place de M. Obama elle aurait quitté son église. "On ne choisit pas sa famille, on choisit son église et son pasteur", a-t-elle dit.
M. Obama a rétorqué qu'il ne pouvait être "méprisant" avec les croyants étant lui-même très pieux. "Je suis une personne pieuse et j'ai fait plus que dans toutes les campagnes pour tendre la main aux croyants", a-t-il dit. De la même façon, il a répété qu'il respectait les amateurs d'armes à feu. "Le problème que nous avons dans notre politique est assez banal. Vous prenez la déclaration de quelqu'un, surtout si elle est mal formulée, et vous battez jusqu'à la mort. Et c'est ce que fait la sénatrice Clinton depuis quatre jours", a-t-il dit.

Il a accusé la sénatrice de New York d'employer les "tactiques" du parti républicain.

Mauvais sondages et confiance en berne: les mauvaises nouvelles s'accumulaient mercredi pour la candidate à l'investiture démocrate pour la présidentielle de novembre, Hillary Clinton, à moins d'une semaine de la primaire de Pennsylvanie (est) à moins d'une semaine de la primaire de Pennsylvanie (est)
Actuellement devancée par son rival Barack Obama, Mme Clinton est condamnée à gagner avec une large marge la primaire du 22 avril, puis celle de l'Indiana (nord), prévue le 6 mai, si elle veut conserver intactes ses ambitions présidentielles.
Or les derniers sondages sont tout sauf réjouissants pour Mme Clinton. Elle est certes donnée gagnante de la primaire de Pennsylvanie mais avec une marge qui varie de cinq à six points selon les instituts. Cet écart est jugé trop faible par les spécialistes pour permettre à la sénatrice de New York de relancer sa campagne. Un sondage publié mercredi par le Los Angeles Times donne M. Obama vainqueur dans l'Indiana le 6 mai. Le sénateur de l'Illinois est par ailleurs archi-favori de la primaire de Caroline du Nord (sud-est) prévue également le 6 mai.
Un autre sondage réalisé par le Washington Post et ABC News indique que 62% des électeurs démocrates estiment que M. Obama a les meilleures chances de gagner en novembre contre 31% qui citent Mme Clinton. Et la confiance en la sénatrice de New York s'érode. Selon le même sondage, 54% des Américains ont une opinion défavorable de Mme Clinton, soit 14 points de plus qu'en janvier. Les opinions défavorables à l'encontre de M. Obama sont également, à 39%, en hausse de 9 points par rapport à janvier. Selon 58% des personnes interrogées Mme Clinton n'est "ni honnête, ni digne de confiance".
Cela profite au républicain John McCain. En cas de duel avec M. Obama, le démocrate est donné gagnant avec 49% contre 44% mais perd trois points par rapport au mois dernier tandis que M. McCain en gagne quatre. Le sénateur de l'Arizona est donné vainqueur face à Mme Clinton (48% contre 45%). Il y a un mois la sénatrice de New York avait un avantage de six points (50% contre 44%).
Les électeurs démocrates interrogés par ABC News et le Washington Post déplorent le ton "très négatif" de la campagne entre les deux rivaux démocrates et blâment majoritairement Mme Clinton pour cela.


© 2008 AFP

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