lundi 19 mai 2008

Politique: L'opposition zimbabwéenne dénonce un complot contre son candidat


L'opposition zimbabwéenne accuse les services de renseignement de l'armée de monter un complot visant à assassiner son chef de file Morgan Tsvangirai, candidat au second tour de l'élection présidentielle face au président sortant Robert Mugabe.
Le gouvernement a affirmé ne pas être au courant d'une quelconque conjuration de ce genre, qualifiant ces allégations de "coup médiatique".
Morgan Tsvangirai était arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, le 29 mars, avec 47,9% des suffrages exprimés contre 43,2% pour Mugabe, au pouvoir sans interruption depuis l'indépendance en 1980.
Le candidat du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui a quitté le Zimbabwe pour l'Afrique du Sud peu de temps après le premier tour, devait regagner son pays ce week-end pour entrer en campagne pour le second tour, prévu le 27 juin.
Il y a renoncé à la suite d'informations faisant état d'un complot visant à l'assassiner mais il rentrera "très prochainement", a assuré lundi Tendai Biti, secrétaire général du MDC, lors d'une conférence de presse à Nairobi.
"Nous savons qu'il y a 18 tireurs d'élite et que la direction du renseignement militaire tire tous les fils", a ajouté le porte-parole.
A Harare, Bright Matonga, secrétaire d'Etat à l'Information, a déclaré: "Comme je l'ai dit précédemment, nous savons que Morgan Tsvangirai n'a pas quitté le pays pour des raisons de sécurité. Nous ne sommes pas au courant d'un quelconque complot visant qui que ce soit, et nous pensons que c'est une pure invention destinée à la presse étrangère."

L'UA POUR SUPERVISER LE SECOND TOUR?
Les Zimbabwéens espèrent que le second tour mettra fin à l'épreuve de force politique entre le gouvernement et l'opposition et permettra de remettre l'économie, en plein délabrement, sur les rails du redressement.
Ancien "grenier à céréales" de l'Afrique australe, l'ancienne Rhodésie blanche est devenue un pays rongé par une inflation galopante, un taux de chômage de 80% et de très graves pénuries alimentaires.
Dimanche, le MDC a affirmé qu'il "enterrerait" politiquement Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, à l'occasion du second tour de la présidentielle.
La première formation d'opposition, qui a officiellement détrôné la Zanu-PF, le parti de "Comrade Bob", aux législatives organisées également le 29 mars, affirme que le pouvoir lui a "volé" la victoire au premier tour de la présidentielle.
Le MDC parle de "fraudes électorales" et accuse le pouvoir d'avoir lancé une féroce répression politique dans les campagnes contre les milieux de l'opposition. Le parti de Tsvangirai dit ainsi avoir perdu une quarantaine de ses partisans dans les violences post-électorales.
Ce week-end, le président sénégalais Abdoulaye Wade, considéré comme l'un des sages de l'Afrique, a estimé que l'Union africaine devrait superviser le second tour de la présidentielle au Zimbabwe, qui refuse la présence d'observateurs occidentaux.

Version française Jean-Loup Fiévet

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