samedi 31 mai 2008

Etats-Unis: réunion de la dernière chance pour les ambitions de Clinton


Le parti démocrate américain tenait samedi ce qui était pour Hillary Clinton une réunion de la dernière chance pour asseoir la légitimité de sa candidature présidentielle, alors qu'à trois jours de la fin du processus des primaires elle accuse un important retard.

Quelque 200 partisans de Mme Clinton, répondant notamment à l'appel d'organisations de femmes, faisaient le siège du parti démocrate à Washington pendant qu'une commission d'une trentaine de membres écoutait les arguments pour et contre la prise en compte des résultats de primaires contestées, organisées en janvier en Floride (sud-est) et dans le Michigan (nord) au mépris des règles du parti.

Mme Clinton avait remporté ces deux scrutins, alors qu'aucun candidat n'avait fait campagne dans ces Etats et que le nom de son rival Barack Obama n'apparaissait pas sur les bulletins de vote du Michigan.

Elle demande aujourd'hui la prise en compte de ces résultats, ce qui, à défaut de lui donner le nombre de délégués nécessaires pour combler son retard sur M. Obama, lui permettrait de revendiquer une avance dans le vote populaire.

Actuellement, selon le site internet indépendant RealClearPolitics, M. Obama dispose du soutien de 1.983 délégués du parti démocrate, dans la perspective de la convention nationale officiellement chargée de désigner un candidat en août, soit 201 de plus que Mme Clinton. Si les primaires de Floride et du Michigan ne sont pas prises en compte, il ne lui reste plus qu'à conquérir 43 délégués pour s'assurer de la nomination, de quelques dizaines de plus sinon.

Mais Mme Clinton espère convaincre encore suffisamment de cadres et élus du parti, des "super délégués" libres de leur choix lors de la Convention, de lui accorder la préférence en raison de l'avance qu'elle revendique en termes de voix - mais seulement si les consultations de Michigan et de Floride en sa faveur sont jugés valides, et que les suffrages exprimés contre elle au Michigan ne sont pas crédités à M. Obama.

La réunion du parti démocrate était publique et diffusée à la télévision. Aucune décision n'était attendue avant la soirée.

En ouvrant la réunion, le président du parti Howard Dean a salué l'énorme participation au processus des primaires, qui a drainé plus de 35 millions de démocrates et sympathisants dans les bureaux de vote depuis le 3 janvier.

Il ne reste plus que trois consultations à organiser, dimanche à Porto Rico, et mardi dans les petits Etats du Montana (nord-ouest) et du Dakota du Sud (nord).

Mais M. Dean a aussi dénoncé le "racisme" et le "sexisme" ayant entaché, "surtout du fait de membres des médias", l'affrontement entre deux candidatures historiques: Mme Clinton serait la première femme à briguer la présidence en novembre, M. Obama le premier Noir.

Ces attaques "doivent cesser. Nous devons nous rassembler et unifier notre parti", a dit M. Dean, alors que les sondages prédisent un affrontement très serré en novembre, quel que soit le candidat du parti démocrate face au républicain John McCain.

Tandis que le camp Clinton ne semblait prêt à aucune concession samedi, le camp Obama s'est dit ouvert à un "compromis" qui permettrait à Mme Clinton de remporter certains délégués supplémentaires.

Une solution semblant faire son chemin consisterait à prendre en compte pour moitié seulement le résultat des primaires contestées.

Les proches de Mme Clinton ont quant à eux envoyé des signaux contradictoires sur l'hypothèse de faire appel d'une décision qu'ils jugeraient inacceptable.

Mais le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a affirmé jeudi que les responsables du parti allaient demander aux délégués encore indécis de "prendre une décision rapidement, la semaine prochaine" pour sceller définitivement l'investiture.

Robyn Beck AFP ¦ La sénatrice américaine Hillary Clinton visite un centre médical à Caguas, au Porto Rico, le 31 mai 2008



© 2008 AFP

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