jeudi 15 mai 2008

Le séisme en Chine aurait fait plus de 50.000 morts


C'est le plus violent séisme qu'ait connu l'empire du Milieu au cours des 30 dernières années. Le tremblement de terre qui a secoué lundi l'ouest de la Chine pourrait avoir provoqué, selon le gouvernement, plus de 50.000 morts et des dizaines de milliers de disparitions. Alors que les pertes humaines s'alourdissent d'heure en heure, le paysage autour de l'épicentre du drame est apocalyptique. Plusieurs cités ont carrément été rayées de la carte.
"Il n'y a plus de maisons dans plusieurs des villes et bourgs du district de Wenchuan, tout a été rasé", a affirmé mardi Wang Yi, chef d'une unité de la police armée. Selon un dernier bilan daté de mercredi, dans la seule province du Sichuan, où a été localisé l'épicentre, on compte plus de 14.000 morts et près de 40.000 disparus.
Mercredi, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ont ralenti le travail des secouristes, l'acheminement des produits de première nécessité ainsi que celui du matériel d'extraction. Après un premier échec, trois hélicoptères remplis de vivres et de médicaments ont réussi à rallier une zone inaccessible près de la ville de Wenchuan.

"De grandes difficultés pour mener à bien les opérations de secours"
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao, qui supervise les opérations conduites depuis la ville de Dujiangyan, s'impatiente face à la lenteur des secours. "Nous devons faire de notre mieux pour rouvrir les routes et sauver les habitants isolés dans les zones sinistrées", a-t-il dit, avant d'ajouter : "À présent, nous avons de grandes difficultés pour mener à bien les opérations de secours."
Un premier groupe de 100 soldats d'élite a été parachuté mercredi au sud-ouest de la Chine, à proximité de l'épicentre du séisme, ont annoncé les médias officiels. Au total, les autorités chinoises ont déployé 100.000 policiers et soldats de l'Armée populaire de libération pour participer aux opérations.
Les États-Unis, l'Union européenne, le Japon, les Nations unies et le Comité olympique international se sont immédiatement mobilisés pour proposer une aide à la Chine, mais le gouvernement a indiqué que les conditions n'étaient "pas encore mûres" pour autoriser la venue d'équipes de secouristes étrangers. Les autorités chinoises ont également décliné l'offre de l'Australie et celle de la Corée du Sud d'envoyer une équipe de recherche et de secours. Seule une équipe de la Croix-Rouge de Hong Kong a été tolérée dans la zone sinistrée. Quelque 26 volontaires d'une fondation bouddhiste de Taïwan ont également été autorisés à se rendre jeudi dans le Sichuan.

Aides en nature et dons d'argent

Pour certains responsables d'organisations syndicales, le régime communiste tente de montrer qu'il peut se sortir seul d'un drame d'une telle ampleur. "Pour la Chine, en plus d'une question de souveraineté, c'est une question de fierté nationale", estime Pierre Micheletti, responsable de l'organisation humanitaire Médecins du monde.
Le gouvernement chinois accepte toutefois les aides en nature et les dons d'argent. Un avion français chargé de matériel de première nécessité doit partir pour la Chine vendredi. L'avion cargo (70 à 80 tonnes) transportera notamment des tentes, des duvets, des couvertures, des bâches, des kits de cuisine et des médicaments. La valeur de cette aide est estimée à 250.000 euros, selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Pascale Andréani. La Chine a déjà reçu des pays étrangers plusieurs dizaines de millions de dollars.

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